vendredi 19 août 2011

Mission to Mars

La boisson c’est mal, les amis, ce vice peut vous pousser à commettre des actes d’une stupidité insensée, comme insérer la galette de Mission to Mars dans votre lecteur DVD en y recherchant un moyen de combler vos lacunes en matière de SF, de même qu’un divertissement sympathique. C’est vrai, j’étais en quête d’un film grand public, pas prise de tête mais pas neuneu non plus, et voilà que j’exhume le boitier de ce film et que l’idée parait bonne. Sur le moment.



Nous sommes en 2020. La première expédition scientifique habitée à destination de Mars est sur le point de partir. Quatre membres seulement composent l’équipage. Une fois sur Mars, ils déclencheront à leur insu un cataclysme qui leur sera fatal. Sur la Station Internationale, Jim McConnell, écarté du programme en raison de la mort de sa femme, fait pression sur son supérieur afin d’organiser une mission de secours. Woody, désigné pour être le chef de cette mission, insistera à son tour pour que Jim soit de la partie. Le sauvetage peut alors commencer…
 
Mission to Mars est un film qui met l’accent sur la dimension humaine, qui s’attarde sur les états d’âme et de conscience des protagonistes. Cette formulation inclinerait à penser les rôles fouillés et attachants, mais la pratique s’éloigne largement de cette vision. Car si mon état euphorique aura pu altérer les faits durant la première partie, l’accroissement de la lucidité met en exergue la naïveté et la niaiserie de ces pseudo-sentiments, rend pénible ce qui était distrayant, voire touchant. Ainsi nous aurons droit à une gentille histoire d’amour entre ces éminents scientifiques, la crème de l’élite scientifique (et pour être tarte, ça l’est), qui iront jusqu’à se bécoter et même à danser en apesanteur. Les bons sentiments transpirent, dégoulinent de l’écran, et j’ai même eu peur qu’ils n’aillent griller mon PC. Autant dire que je m’en serais voulu. Le problème se montre plus gênant lorsque cette mièvrerie s’écarte de l’intimité pour s’immiscer directement dans l’intrigue, tentant de soutirer quelques larmes grossières au spectateur ému par tant de bravoure et d’amour déployés, ou bien de saluer le talent incommensurable du génie de la troupe, décidément le seul à pouvoir rétablir la situation.
 
Quant au scénario, une histoire simple, honnête, mêlant action et suspens m’aurait sur le champ contenté. Mais faut-il encore ne pas me prendre pour un con, ou du moins se montrer plus subtil envers l’amateur de SF que je suis. Bien trop de détails douteux jettent le discrédit sur ce film, comme l’allure peu bureaucratique du pouvoir décisionnaire, une vision beaucoup trop amicale et chaleureuse qui vient contredire l’image du monolithe complexe de l’appareil administratif. Sur un plan scientifique maintenant, on s’interrogera sur le moyen d’élaboration d’une serre artificielle sur Mars, par un homme seul et affaibli, dans les conditions exposées, sans compter la prolifération remarquable des plantes. Evoquons également la clé du mystère, une aberration monstrueuse au point de vue scientifique que toute personne douée de bon sens pourrait aisément réfuter. Le comportement déroutant des scientifiques est là encore irritant, puisque ces derniers ressemblent davantage à des explorateurs intrépides qu’à des chercheurs sérieux et diplômés, privilégiant l’action irréfléchie à la réflexion, et négligeant les interrogations fondamentales qui n’auraient manqué d’être soulevées dans toute production rigoureuse.
 
Il faut également compter avec les multiples scènes à rallonge, cache-misère avéré qu'on ne présente olus, un jeu d’acteur bancal, et une bande son décevante malgré le talent reconnu d’Ennio Morricone, à l’exception du passage de la réparation du vaisseau qui ose une composition alternative aux situations d’urgence.
 
Bref, peu de choses à sauver dans ce long-métrage, voire pas du tout, d’autant plus que la rigueur scientifique est la grande absente dans un cadre où l’on fait appel à la science. Et à moins que vous ne soyez un fervent patriote des USA pour vous coltiner les passages héroïques d'une nation conquérante, il y a des chances pour que ce film vous reste sur l’estomac.
 
 
A ne pas voir non plus chez Spooky

2 commentaires:

  1. Mais arretes de te montrer dégoûté comme ça. Tes belles phrases sont inutiles, le film est bon mais tu devais être malade ou fatigué ce jour là ! Il est très bien ce film !!

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  2. Tu aurais aimé voir quoi dedans ? Moi c'est souvent que je me dis qu'il y a une bonne idée mais qu'elle n'est pas exploitée. Mais là franchement .... Et oui, les américains sont à l'image du film, patriotique, pas comme nous les français.

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