mardi 16 août 2011

Marie Antoinette

Il y a peu je m’étais maté Virgin Suicides, de Sofia Coppola. N’ayant pas tellement accroché sans savoir pourquoi, et plutôt intéressé par un biopic sur Marie-Antoinette, je décidai de redonner une chance à la fille de Francis Ford Coppola. Soyons clairs, il n’y en aura pas de troisième.



Est-il vraiment utile de détailler le synopsis ? Toute personne étant arrivé au collège/lycée saura certainement de quoi il en relève. Nous suivons la vie de Marie-Antoinette, de son arrivée à la cour de France jusqu’à... euh, sa mort, je crois bien. Je dis bien je crois, car le dernier quart d’heure a défilé à l’arrière plan de mon PC pendant que je commençais à rédiger cet avis. Bref, c’est la donzelle de Louis XVI qui sera l’héroïne du film. D’ailleurs en parlant d’héro, j’aurais mieux fait d’en prendre au lieu de mater ça ; on dit que la drogue c’est mal mais certaines choses sont pires.
 
Vous l’aurez compris, chez la famille Coppola le talent n’est pas héréditaire. Mais halte aux jacasseries, je pourrais m’étendre et me vautrer longuement dans une mare de fange destinée à cracher sur les « mérites » du film. Tout d’abord, ce que je reproche en général à Sofia Coppola, et pas seulement dans Marie-Antoinette, ce sont ses personnages. Ils sont plus creux qu’une poupée gigogne vidée de ses gosses. S’attacher à n’importe quel pantin de ses longs-métrages est un exercice certainement fastidieux. Tout au plus le bon vivant Louis XIV (Louis XV ? Rien n’est dit !), par son côté vulgaire parvient à créer le lien avec le spectateur, et encore me voilà en proie à une gentillesse toute mielleuse.
 
Pour moi le principal défaut vient de la structure même du film : alors que les rôles sont inversement vides au bustier de Kirsten Dunst, les plans inutiles de scènes sensées montrer la vie trépidante de la cours se multiplient à l’excès, sans rien rapporter de la magie et l’amusement de l’époque. Scènes bouches-trous destinées à ébahir le spectateur en quêtes de mirifiques folies, ou plus simplement mauvaise conception, quoi qu’il en soit j’en ai rapidement eu ras le bol de ces scènes sans queue ni tête. Ajouté à cela que la vivacité et le dynamisme des plans s’inspirent de nos chers gastéropodes.
 
Et l’histoire derrière tout ça ? Ben franchement je n’en sais pas plus qu’en arrivant, on nous peint le portrait d’une Marie-Antoinette qui aime bien s’amuser avec ses cops’, faire la fofolle dans le Paris mondain et batifoler avec les jolis messieurs, mais d’événements historiques importants, à l’exception de la Révolution (et là encore c’est aussi léger qu’un cheveu sur la soupe), nada. Inutile de souligner qu’on n’en saura pas plus sur Louis XVI, sur sa timidité flagrante et ses rapports avec les chambres de l’époque, ses implications politiques et tout ce qui aurait eu un tant soit peu d’importance.
 
Malgré tout je soulignerai le soin apporté aux costumes. Certes rien d’extraordinaire pour un film d’époque à retranscrire la mode d’antan, mais ce fut un réel ravissement de voir toutes ces tenues, généralement de très bon goût en dépit d’un ostentatoire compréhensible.
 
A trop chercher la nouvelle génération, à présenter Marie-Antoinette comme une adolescente délurée et royale, Sofia Coppola livre un film complètement vidé. On cherche le biopic là-dedans, en se demandant où l’on a bien pu croiser celle qui fût reine de France.
 
 
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